[p2p-research] "Revenu Minimum Garanti" - Namibie
Michel Bauwens
michelsub2004 at gmail.com
Sun May 2 09:24:48 CEST 2010
Hi dante,
this is really interesting, is there an english version you could look up?
Michel
2010/5/1 Dante-Gabryell Monson <dante.monson at gmail.com>
>
>
> http://www.courrierinternational.com/article/2010/04/29/les-miracles-du-revenu-minimum-garanti
>
> NAMIBIELes miracles du revenu minimum garanti
>
> *Dans le cadre d’un projet pilote, les habitants d’un village déshérité
> ont reçu chaque mois l’équivalent de 10 euros. Deux ans plus tard, le bilan
> est vraiment positif, se félicite Herbert Jauch, le responsable du
> programme.*
>
> 29.04.2010 | Tobias Schwab | Frankfurter Rundschau<http://www.courrierinternational.com/notule-source/frankfurter-rundschau>[image:
> Une photo tirée du rapport sur l'expérience menée en Namibie]
>
> ne photo tirée du rapport sur l'expérience menée en Namibie
> Herbert Jauch
>
> [image: Herbert Jauch] <http://www.larri.com.na/?q=staff>Ce chercheur
> spécialiste des syndicats a dirigé jusqu’en janvier 2010 l’Institut namibien
> des ressources et de recherche sur le travail (LARRI<http://www.larri.com.na/?q=staff>).
> Il est membre de la Basic Income Grant Coalition (BIG<http://www.bignam.org/>)
> de Namibie. Cette alliance, qui regroupe Eglises, syndicats, associations de
> jeunes et de femmes, a lancé le revenu minimum garanti en 2008. Grâce àce
> projet financé par des dons, les 1 000 habitants d’Otjivero âgés de moins de
> 60 ans ont reçu 100 dollars namibiens (10 euros) par mois pendant deux ans.
>
>
> *On débat dans de nombreux pays de l’instauration d’un revenu minimum
> garanti (RMG) qui ne soit assorti d’aucune condition contraignante. Pourquoi
> la Namibie a-t-elle pris les devants avec ce projet pilote ?*
> *HERBERT JAUCH* La Commission d’orientation nationale a, dès 2002,
> recommandé le versement d’un revenu minimum à tous les citoyens pour mieux
> s’attaquer aux inégalités sociales. La Namibie est, selon les Nations unies,
> le pays qui présente les plus grands écarts de revenus au monde. Comme le
> gouvernement n’a pu se décider à instaurer un RMG, les Eglises et les
> syndicats ont lancé un projet pilote.
>
> *Pourquoi avoir choisi le petit village d’Otjivero ?*
> Nous voulions un endroit dans lequel il ne se passerait rien pendant au
> moins deux ans : pas de programme de création d’emplois, pas de projet
> d’aide au développement, pas de rentrées financières. Il ne devait y avoir
> que le revenu minimum, soit 100 dollars namibiens (environ 10 euros) par
> personne et par mois. Otjivero avait l’air d’être dans une situation
> tellement désespérée que nous avons pensé au début que le RMG ne servirait
> pas à grand-chose, hormis une légère réduction de la pauvreté.
>
> *Recevoir de l’argent sans condition, sans travailler, est-ce que cela
> peut faire bouger les choses ?*
> Ce sont des préjugés auxquels nous nous heurtons en permanence. Si les gens
> d’Otjivero ne travaillent pas, ce n’est pas parce qu’ils sont paresseux mais
> tout simplement parce qu’il n’y a pas de travail. Le fait est qu’ils n’ont
> pas dépensé cet argent pour s’acheter de l’alcool et qu’ils ne l’ont pas
> dilapidé pour rien.
>
> *Qu’en ont-ils fait ?*
> Nous avons pu observer une chose surprenante. Une femme s’est mise à
> confectionner des petits pains ; une autre achète désormais du tissu et coud
> des vêtements ; un homme fabrique des briques. On a vu tout d’un coup toute
> une série d’activités économiques apparaître dans ce petit village. Cela
> montre clairement que le revenu minimum ne rend pas paresseux mais ouvre des
> perspectives.
>
> *Vous auriez pu parvenir au même résultat avec des microcrédits ciblés.*
> Contrairement aux microcrédits et à beaucoup de programmes d’aide au
> développement classiques, le revenu minimum a un impact non seulement sur la
> production, mais aussi sur la demande. En Afrique, le pouvoir d’achat se
> concentre en général dans quelques centres, ce qui force les gens à quitter
> les campagnes pour les villes, où les bidonvilles finissent par s’étendre.
> Le RMG permet à des régions rurales de se développer, il crée des marchés
> locaux et permet aux gens d’être autosuffisants.
>
> *Quels effets avez-vous pu constater à Otjivero ?*
> Le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté est passé de
> 76 à 37 %. Avant l’expérience, près de la moitié des enfants étaient
> sous-alimentés, aujourd’hui ils sont moins de 10 % ; 90 % finissent leur
> scolarité, avant, ils n’étaient que 60 %. Et la criminalité a baissé.
>
> *Pourquoi demandez-vous la création d’un RMG pour tous les Namibiens et
> pas seulement pour les pauvres ?*
> Cela demanderait beaucoup trop de travail et coûterait beaucoup trop cher
> de vérifier les besoins de chacun. De plus, il ne faut pas pénaliser les
> gens qui ont trouvé un travail ou qui se sont construit une existence. Celui
> qui gagne bien sa vie et qui est riche reverse le RMG à l’Etat par ses
> impôts.
>
> *La Namibie pourrait-elle se permettre de verser un revenu minimum à tous
> ses habitants ?*
> La Commission d’orientation l’a calculé depuis longtemps. Le RMG coûterait
> 5 à 6 % du budget national. Pour le financer, il faudrait relever légèrement
> le taux maximum d’imposition, qui est de 34 % actuellement, et la taxe sur
> le chiffre d’affaires. Le gouvernement pourrait également introduire des
> prélèvements sur les exportations de matières premières et lutter contre
> l’évasion fiscale.
>
> *Mais le versement du RMG serait très lourd à gérer.*
> Bien au contraire ! Les coûts de gestion représentent environ 10 %. A
> Otjivero, nous avons utilisé des cartes à puce personnelles pour
> l’identification des intéressés et ça s’est très bien passé. Et la poste
> namibienne affirme qu’il serait rentable pour elle d’ouvrir un bureau dans
> chaque ville en cas d’instauration du RMG. Même avec deux retraits d’argent
> sans frais par mois, ça vaudrait encore le coup.
>
> *Qu’est-ce qui empêche la Namibie d’introduire le RMG ?*
> Le gouvernement n’est pas encore tout à fait convaincu. Notre ministre de
> l’Economie a compris que le revenu minimum constituait un instrument simple
> et bon marché pour changer les choses. Il y a cependant des résistances du
> côté du ministère des Finances et de notre Premier ministre, qui émet encore
> des réserves.
>
> *L’expérience menée à Otjivero n’a-t-elle donc pas convaincu ?*
> La pression exercée par le Fonds monétaire international (FMI) n’est pas
> sans effet en Namibie. Le FMI a présenté des chiffres erronés sur le coût du
> RMG. Il prend par exemple en compte les plus de 60 ans, alors qu’ils ne sont
> pas concernés par le RMG. Il craint que la Namibie démontre que le RMG
> fonctionne. Ce système deviendrait alors très intéressant pour des pays
> comme le Brésil et l’Inde.
>
> *Comment réagissez-vous à cela ?*
> Nous faisons le tour du pays avec des gens d’Otjivero pour qu’ils racontent
> leur histoire. Et nous sommes soutenus partout ! Nous espérons pouvoir
> arriver à nos fins dans le courant de l’année prochaine. L’important, c’est
> que la pression de la base soit forte. Quand les électeurs l’exigeront, la
> SWAPO, le parti au pouvoir, ne pourra plus dire que ça ne l’intéresse pas.
>
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